Maya, une anthropologue qui pense des musées
Pourquoi un musée sur les coquillages ?
C'est une initiative d’ENL, qui a acheté une collection de 8000 coquillages à Mr Lecourt de Billot, conchyophile passionné. Ma mission était d'imaginer un univers autour de cette collection. J'ai développé un concept de visite pédagogique et éducatif, permettant de mieux comprendre ces objets - entre nature et culture - et qui ont fasciné les hommes depuis des siècles et dans toutes les cultures.
Comment se sont passés les recherches, le développement des contenus ?
Nous étions une équipe de chercheurs, rédacteurs, traducteurs, pédagogues, mais aussi graphique designer à travailler sur ce projet. Pour ma part, j'ai coordonné le projet et en ma qualité d'anthropologue, j'ai pu apporter ma touche aux contenus en mettant en avant les différents usages rituels, symboliques ou encore utilitaires des coquilles dans le monde et à travers le temps.
Ça n'a pas toujours été facile car aucun de nous n'étions spécialisés dans les mollusques, mais on apprend tous les jours et la variété de thématiques abordées dans la visite permet d'en avoir pour tous les goûts: mythes et légendes, mathématiques, biologie, écologie, cultures et sociétés, et la collection elle-même bien sûr.
Utiliser différents types de supports pour transmettre une information, c'est passionnant: l'image, le son, le texte, la parole, autant de médiums qui permettent la préservation et la transmission.
Quels sont les autres projets sur lesquels tu travailles à côté de My Moris ?
Je travaille sur beaucoup de projets, dans des domaines très différents, c'est vraiment passionnant. Depuis plusieurs années je participe par exemple à un beau projet autour de l'inter culturalité avec l'ICJM et la SEDEC, qui s'implante aujourd'hui dans le curriculum des écoles primaires et secondaires de l'île, pour cela je fais aussi la formation des enseignants. L'année passée j'ai travaillé sur un état des lieux de la situation du logement dans la région de Grande Rivière Noire pour un collectif d'associations de la région, ça a été une expérience plus sociologique, passionnante mais aussi très dure. La pauvreté et les difficultés sociales étant très présentes dans la région cela a été un vrai défi d'essayer d'aider à mon niveau. D'autres projets de musées et centres d'interprétation vont bientôt voir le jour, mais il n'est pas encore temps de parler de cela...
L'expertise de My Moris - Interview de Maya de Salle, anthropologue et directrice de My Moris
As-tu appris des choses nouvelles ?
Oui bien sûr, j'apprends tous les jours dans mon métier car je suis très polyvalente et c'est ce que j'aime: apprendre, autant avec un artisan, un boutiquier, un conchyophile, des professeurs, ou des participants à nos balades !