La musique comme une échappatoire pour les esclaves
La musique nous donne souvent un aperçu d'un pays et de sa dynamique en quelques heures, sans avoir besoin de beaucoup de mots. À Maurice, chaque fois que nous lions la musique à l'histoire, la culture, le passé, le présent, les souvenirs, les émotions ou l'identité, nous revenons toujours à deux mots : sega tipik.
La musique comme une échappatoire pour les esclaves
La musique nous donne souvent un aperçu d'un pays et de sa dynamique en quelques heures, sans avoir besoin de beaucoup de mots. À Maurice, chaque fois que nous lions la musique à l'histoire, la culture, le passé, le présent, les souvenirs, les émotions ou l'identité, nous revenons toujours à deux mots : sega tipik. C'est une forme de musique traditionnelle qui remonte aux jours de l'esclavage sur l'île.
Le Séga s’entonnait à l’époque dans les plantations de cannes pendant le travail, servait de divertissements improvisés au crépuscule sous les varangues ou à l’ombre des multipliant (pie la fours) ou encore mettait en scène les romances durant les mariages ou lors des commémorations de leurs vies.
Les Hollandais pouvaient entendre retentir le rythme endiablé des tambours et le chant des esclaves « marrons» qui avaient élus domicile au cœur de ces montagnes pour échapper à leur bourreaux, ces chansons étaient synonymes de leur victoires sur leur oppresseurs et leur liberté recouvrée.
« Les Noirs aiment passionnément la danse et la musique » écrira Bernardin de Saint Pierre dans son œuvre Voyage à l’île de France, l’île de Bourbon, au Cap de Bonne Espérance & c. Amsterdam, Merlin, 1773.
Ayant des ressources limitées les esclaves devaient faire preuve de créativité. Ils créeront l’instrument devenu l’emblème de l’Île Maurice, la Ravanne, avec de la peau de cabris tannée et de cerceaux bois. Mais d’autres instruments moins connu tel que le TamTam (arc musical) était aussi utilisé dans leur culture musicale.
Crée d’une exile forcée de ces peuples réduit en esclavage aux origines multiples, le séga incarne au XIX ème siècle, et encore aujourd’hui, une nouvelle identité et une humanité retrouvée. Cet exutoire permet à ceux qui le pratiquent de s’échapper et de s’exprimer librement dans langue qui leur est propre.
Source des images : Musee du patrimoine musical du Conservatoire nationale de musique Francois Mitterrand